Le Loudness pour les Nuls ! Chapitre 1
Préambule
Après la conférence du 30 avril 2010 organisée dans les locaux de France Télévision et destinée à sensibiliser les ingénieurs du son et autres intervenants dans la production et la postproduction sonore pour la télévision HD, je pensais en faire un compte-rendu récapitulatif !
Le temps passait, je me grattais la tête et les choses évoluaient...
M'apercevant de la vastitude du sujet et à la lumière des évoluons toujours en cours, il m'a paru plus simple d'en faire un feuilleton (lequel d'ailleurs risque de dépasser l'été).
(Nb : cet article contient des liens hypertexte)
Chapitre 1
D'abord: qu'est-ce que le LOUDNESS ?
Tout le monde, croyant le savoir et ne voulant pas passer pour un idiot, zappe la question et passe à autre chose.Google est mon ami, Wikipedia aussi.
Le loudness, c'est, a priori, un de ces mots anglais quasiment intraduisibles, mais qui, au fil du temps prend plusieurs sens suivant le contexte dans lequel il est utilisé.
Au départ, le loudness exprime un rapport entre deux façons de mesurer le niveau sonore.
Une façon électriquement objective et la façon subjective de nos mécanismes de perception auditive suivant les niveaux sonores (si bien exprimée par les fameuses courbes de Fletcher que, bien évidemment, nous connaissons tous.)
Vers la fin des années 1990 et avec l'apparition du cinéma multicanal 5.1, aux USA,commence le jeu du "plus fort que moi tu meures" . Jusqu'au moment où des spectateurs portent plainte en prétendant avoir été rendu sourd à l'occasion de la projection d'un film au cinéma diffusé trop fort et qui leur a cassé les oreilles!
Aux États-Unis, on ne plaisante pas avec les Associations de consommateurs mais les experts nommés par les juges afin d'examiner le bien fondé du Too Loud qui rend sourd, se grattent la tête, ne sachant pas par quel bout aborder scientifiquement le problème.
Du temps de l'analogique et du son stéréo optique des années 1980, le problème était plus simple : les sur modulations s'écrasaient dans la « compression de bande » et le report optique ne pouvait dépasser en théorie les 136% de modulation (notion qui m'a toujours laissé rêveur !)Arrive le numérique et la nouvelle notion du zéro Full Scale que les ingénieurs du son mettent du temps à bien appréhender....
Et le traditionnel zéro Vu (+4 dB en CCIR) se transforme en - 16 puis - 18 et enfin - 20 dBFS au cinéma......
Les mixeurs ne résistent pas à la course du fameux « plus blanc que blanc » de Coluche devenu « plus fort que fort » ... Ils ne respectent pas le niveau moyen préconisé du - 18 dBFS de l'époque, ils vont au taquet (le zéro dB FS) et croyant ainsi être les plus forts des plus forts...
Il y a un précédent en musique à l'époque (1970) des Single 45 tours des Juke-boxes. Le niveau admis en gravure était de + 8 dB par rapport au niveau des LP. Mais la plupart d'entre-vous n'étiez pas nés !
Dolby Labs y travaille, publie un document au SMPTE Film Conference, le 22 mars 1997 sous le titre: Are Movies Too Loud? (par Loan Allen, Vice-President Dolby Laboratories Inc).
Puis Dolby organise en 1998 au festival de Cannes une table ronde dont le titre est explicite: "Are Movies Too Loud ?" (table ronde à laquelle j'au eu l'honneur de participer!).
Rappelons que Dolby Labs est historiquement le premier à avoir établi une relation (ou un rapport) entre le niveau moyen de modulation électrique en analogique (185 Nano Weber/m2) d'un programme sonore et son niveau équivalent de diffusion (le fameux 85 dB SPL).
Dolby Labs s'aperçoit que la tâche est immense, essaye quelques méthodes ou approches de mesure du loudness en constante évolution (en parallèle avec le passage de l'analogique vers le numérique... ainsi que l'émergence vers le milieu des années 2000 des formats de télévision HD).
Randy Thom, publie à son tour Are Movies Getting Too Loud?
Les différents organismes normatifs (ISO, ITU) et autres organisations (SMPTE, EBU, NAB, etc.) s'agitent et publient sur le sujet.
Il faut savoir qu'une norme avant d'être adoptée est d'abord une recommandation, elles-mêmes issue de travaux de maître à penser incontestés. Cela prend, en général, plusieurs années et peut évoluer en fonction des progrès technologiques.
Comme d'habitude, chacun cherchant dans son coin (tout en étant financé par un fabricant ou une entreprise majeure du marché), la deuxième phase débute à partir du moment des publications résultantes des travaux réciproques. C'est la phase des confrontations suivies du consensus (c'est le plus influent qui souvent gagne).
Pour le loudness, en juillet 2010 nous sommes dans la phase 3 qui aboutira, sans doute et pour la première fois, à une harmonisation MONDIALE de l'approche de ce puzzle (comme l'appelle dans son rapport de mars 2010 le groupe de travail P/Loud de l'EBU).
À suivre ! chapitre 2
PS: si vous avez des questions ou des précisions à demander sur certains points, n'hésitez pas à commenter cet article.
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