Mon CARNET de RENCONTRE 7 : Anne SIBRAN
Notre rencontre avec Anne SIBRAN repose sur une espèce d’évidence. Comme si nous nous étions toujours connus.
Il faut dire qu’il serait vraiment dommage que je ne sois de pas en phase avec quelqu’un qui possède un tel amour de la forêt et qui préface son livre à Knud Viktor; le grand écouteur.
Voici notre discussion téléphonique à son retour d’Equateur.
Sa remarque: « On peut tromper le regard, on ne peut pas tromper l’oreille. » sera notre cri de ralliement
Quand, je me rappelle de notre venue à La Raze, je me rappelle d’une attention à la fois très particulière et très exercée. Je pensais presque que c’était ton médium majeur pour sentir ce qui bougeait, ce qui évoluait autour de toi.
Je ne sais pas si c’est majeur, parce que je n’arrive pas à me rendre compte de la proportion des autres médiums, mais c’est vrai que c’est essentiel. Le son est toujours là pour me retourner vers moi-même et me poser des questions. Avec le son, il y a toujours quelque chose d’insolite. Juste avant de t’avoir au téléphone, j’étais allongée, j’avais les yeux fermés et j’étais à coté d’une vieille porte en bois. Et mon chat est sorti, il a poussé la porte. Et le grincement de la porte est venu d’abord dans mon épaule, presque comme un geste, et après seulement à mon oreille. J’étais interloquée. C’était très étonnant. Je trouve qu’il y a quelque chose de physique dans les sons. Mon métier m’amène aussi à çà, car c’est une façon, un prétexte pour me rapprocher du vivant et l’observer avec encore plus d’accuitté. Et bien, à chaque fois le son me met dans la justesse. Parfois, je peux me tromper avec les yeux. Avec le son, ce n’est pas une question d’avoir raison, mais d’aller plus profondément dans les choses.
Tu dis que tu n’utilises pas tant que çà l’écoute, n’empêche, que j'ai vu que tu sais, qui était sorti ou pas, sans les voir. Je parle des habitants de la forêt. Que tu sais le temps qu’il fait, sans mettre le nez dehors. Que tu sais d’où vient le vent, parce que tu entends des résonances un jour et pas l’autre. Tu étais une citadine ?
Non, non. Je suis une fille d’exilé. Donc d’un peu partout, mais profondément terrienne. Je suis intrinsèquement terrienne. Je vois les villes comme des paysages. Même dans les endroits où il y a des maisons, je cherche toujours la manifestation de la terre, la présence du vivant. J’ai toujours été près de la campagne. En Equateur, je passe mon temps où dans la forêt amazonienne, ou dans la maison que j’ai qui est en pleine nature.
Comment çà se passe dans ta forêt ?
Dans quelle forêt ? Parce que la forêt d’Ardèche c’est comme un pont pour la forêt amazonienne. Là, je sors justement d’un très long moment que j’ai passé dans la forêt, seule, en pleine Amazonie. Il y a des moments dans cette forêt où je suis obligée de couper le son. Il y a tellement de sons, il y a tellement de variétés de sons, il y a tellement de communications, qu’à un moment, j’ai l’impression de me perdre. La nuit, par exemple, si je veux dormir un peu, je suis obligée de mettre des boules Quies, pendant deux, trois heures. J’ai cette gourmandise d’entendre tout, et puis à un moment, ce n’est plus possible, je ne suis plus que dans l’attention et ça me dévore. Bien évidemment, les boules Quies n’enlèvent pas le son, elles le filtrent. Mais ce filtrage me permet de sentir mon espace, de me rassembler. Autrement, je me sens comme traversée par les sons.
C’est un trop plein de sons, ou un trop plein d’attention de ta part ?
C’est un trop plein d’attention. Parce que tous les sons, mais particulièrement en forêt sont des chants d’instants et chaque chose qui est dite est essentielle. Il y a la surgie d’une bête, il y a…, et puis, il y a aussi chez moi, un coté complètement animal qui se développe parce que je ne suis que dans un hamac-moustiquaire, que je n’ai aucune protection. Je vis dans des endroits où il peut y avoir des fauves. D’ailleurs, j’ai entendu un fauve, mais, la nuit dans la forêt, c’est impossible d’avoir une idée de la distance, parce que tout est une chambre d’écho. Tu vas entendre le son de deux façons. Tu vas l’entendre, mais tu vas aussi de façon très animale, interpréter cette écoute et peut-être supposer le fauve plus près qu’il ne l’est. C’est ce que j’adore. J’avais découvert cela en Afrique, mais c’est encore plus vrai en Amérique du sud, cette impression d’être une bête parmi d’autres. Et là mon ouïe se développe démesurément parce que je sais qu’il y a quelque chose de l’ordre de la prudence absolue. Je suis seule, alors, si j’ai un problème, j’ai un problème... Personne n’est là pour m’aider, donc il faut que je fasse attention. Mais en même temps, en me mettant dans cette attention, j’ai un contact au vivant qui m’électrise.
Mais avec les boules, tu n’as pas peur de manquer quelque chose.
Je baisse seulement le son mais j’entends quand même. Et puis, il y a des moments, où il y a quelque chose de tellement beau, que même quand je me suis dis : 3 heures de sommeil, c’est pas mal… je rouvre à nouveau les portes. Cette éperdue biodiversité, cette incroyable variété sonore qu’il y a dans la forêt amazonienne, est quelque chose qui moi, me dévore complètement. Et me lave aussi, c’est paradoxal. C’est dévorant, parce que la nuit, il y a quand même quelque chose de l’ordre d’une alerte. Et puis, il y a aussi ces mystères … Quand tu rentres comme cela dans le son, tu rentres aussi dans l’inexplicable. La façon dont tu vas pressentir quelque chose qui n’a pas encore été entendu. Comme si il y avait des ondes d’annonciation de quelque chose qui va être. Je t’assure, c’est incroyable. La forêt se comporte tout le temps comme çà. Elle est dans l’annonce, dans le présage, parfois même dans l’indicible. L’avancée de la pluie dans la forêt, par exemple, c’est quelque chose d’extraordinaire. Parce qu’elle est annoncée de très loin. Elle est annoncée de plusieurs façons. Le tintement des gouttes sur les feuilles peut être très varié. Il y a d’abord, cette espèce de chant qui se rapproche de toi, en même temps que le souffle, en même temps que l’odeur. Et puis après, quand la pluie te tombe dessus, ce n’est plus la même chose. Ce n’est pas le même son quand la pluie est loin, quand elle se rapproche et quand elle est là. Ce sont trois qualités de pluie totalement différentes .Et quand elle est là, d’une certaine façon, elle sonne moins. C’est très étonnant.
Pour les animaux c’est pareil. Chaque fois que j’entends des fauves ou de grands animaux dans la forêt ; c’est toujours annoncé par quelque chose. De l’ordre d’un silence, d’un changement de rythme. Le son est porté par l’écrin de l’écoute mutuelle. C’est ce qui me bouleverse : cette sensation que tout est relié. Le son, c’est pour moi, une écriture parfaite où tout est relié.
Tu sens le son, comme t’étant bien destiné à toi ? Tous ces langages que tu ne connais pas, tu en tires profit comme tous les autres animaux de la forêt. Tu semble appartenir à cette forêt en l’écoutant.
Je fais partie intégrante de l’endroit où je vis. C’est une façon de m’y fondre.
Je remarque aussi, c’est quand je suis seule dans la forêt, je me parle, mais très doucement. Je n’ai pas envie de couper la parole ou de faire du bruit. Ce n’est pas du tout par désir de dissimulation, ou par prudence, c’est vraiment dans la sensation d’appartenir à cette trame.
J’ai rencontré un psychiatre Christophe ANDRE, la semaine dernière, qui parlait de ce type d’attention pour faire baisser l’anxiété chez les gens.
Je n’ai jamais ressenti d’anxiété en forêt. Je sens parfois qu’il faut faire attention. Là, le fauve était assez loin, mais il y a trois ans, il y avait une panthère noire qui est restée pratiquement trois jours autour de l’endroit où j’habitais. J’étais avec un vieux monsieur qui m’avait dit : « tu vas surement la rencontrer, alors si tu la vois, tu ne bouges pas, tu ne cours pas, autrement elle va se mettre après toi ». C’est quelque chose de très particulier que d’habiter dans l’environnement d’un fauve. Elle était venue pécher. Elle n’était pas venue pour me faire quoi que ce soit, mais tu vois, c’est vraiment impressionnant une panthère noire. C’est gros… J’avais une attention, une acuité aux mouvements des branches, aux mouvements des feuilles, mais jamais, je ne suis dans la forêt avec un sentiment d’anxiété. Ce qui pour moi génère de l’anxiété, ce sont les déformations sonores qui sont crées par l’artificiel. Pour moi, un lieu anxiogène c’est un supermarché. J’y suis comme un papillon de nuit, éblouie par les néons et désorientée par l’omniprésence des radios, des appels. Et aussi, cette impression qu’il n’y a pas de résonance. Au bout d’un moment, je ne me sens pas très très bien. Alors qu’une forêt pour moi a quelque chose d’extrêmement protecteur. C’est le paradoxe, mais cette omniprésence des chants, des respirations, des chuintements, des coulées, çà me borde, çà m’accompagne.
Certainement les sentiments qu’il n’y a pas des sons inutiles, contrairement aux espaces marchands où l’on ne comprend pas toujours quelle est la fonction de certains sons.
Il y a surtout cette inadéquation, cette dichotomie. Dans les supermarchés la lumière éblouit, aveugle, abêtit. Je n’arrive pas à rester concentrée dans un supermarché. Il y a quelque chose de mortifère. Quand tu as prononcé le mot anxiogène, je voyais ces espaces la.
En lisant les réponses de Michel RISSE, tu me disais être sensible aux bordures, aux limites.
Il y a une horloge sonore, mystérieuse, mais extrêmement précise de la forêt qui correspond sans doute à la chorégraphie des bêtes, aux ordonnancements de la lumière, à la venue du jour… J’ai souvent le sentiment que chacun a son temps de parole et son moment d’expression. Et d’ailleurs, que jamais personne ne se coupe la parole. Il peut y avoir des superpositions, mais sans couper la parole. Et, si tu me fais écouter des moments de forêt, je pourrais te dire quelle heure il est. Si c’est le jour, si c’est la nuit, çà c’est une évidence. Et dans la nuit, je pourrais te dire : çà c’est avant le lever du jour, çà c’est en plein cœur de la nuit. Ce sont des couleurs. Ce sont des petites symphonies. Et çà fonctionne par plages. Il y a vraiment une naissance d’une plage sonore, avec des moments d’exultation, des points d’acmé, et puis hop, çà retombe après. Ça rentre dans une espèce de silence et ça s’éteint. Et quelque chose d’autre apparaît. C’est pour çà que par moment je suis obligée de mettre me boules Quies. C’est passionnant. Mais je ne dors plus.
C’est quelque chose qui me met un peu en rogne au cinéma. Chaque fois que l’on évoque la forêt, on fait parler tout le monde en même temps, alors qu’on est convaincu dès qu’on l'a un peu observée, qu’il y a une espèce de partition et que chacun joue à tour de rôle. Et que, si çà se répond, çà s’écoute avant de se répondre Je pense que chacun se cale par rapport aux autres. Cela ne sert à rien d’émettre, si non ne peut pas être entendu.
Je suis très amie avec un homme extraordinaire. Omar Tello est un équatorien qui a réussi en l’espace de 30 ans à reconstituer une forêt primaire sur une friche de terre morte En pleine déforestation, il a commencé par planter, mais il n’a pas fait que çà. Il a réussi à refaire vivre des espèces qui étaient en voie de disparition. A faire une forêt de plus de 40 m de haut, où il y a maintenant des singes et toutes sortes d’oiseaux. L’eau est maintenant revenue. Mais ça, c’était son travail de jour. La nuit, il revenait dans la forêt pour photographier le retour du vivant. Il voulait comprendre quelle était la chaîne d’imbrication qui amenait le retour du vivant. J’ai été passer des nuits complètes avec lui, à écouter la forêt et à la regarder. Parce qu’en Amazonie la forêt vit vraiment la nuit Le jour elle s’éteint. Les animaux, même les insectes et les serpents dorment le jour et sortent la nuit. Ce que m’a appris Omar Tello. c’est que, et c’est une indication précieuse pour le son, c’est que naissent des petits biotopes, autour d’un arbre, autour d’une fleur. J’ai vu des araignées dont la spécialité était de défendre la fleur. Certaines ayant même la couleur et la forme de la fleur pour attraper les insectes qui vont tenter de rentrer à l’intérieur et qui pourraient l’empêcher d’avoir ses graines. Et c’est pareil à tous les niveaux. Je pense par exemple aux grenouilles qui sont très très bruyantes dans la forêt. Il y a des crapauds, quand ils chantent, on dirait un stade de football avec la clameur de supporters qui hurlent et du public qui applaudit. Ces crapauds sont affreusement et délicieusement bruyants. Mais ils ont leur plage sonore. Ils font exister le coin de mare où se trouve la plante dans laquelle ils habitent. C’est comme si le son réveillait une vision, racontait la forêt, faisait parler les arbres. Les animaux sont des amplificateurs de bouts de paysages, de bosquets qu’ils vont faire parler tour à tour.
Ce sont les portes voix du vivant qui avance.
Ce sont, à la fois, les portes voix et les lumières. C’est un son qui éclaire. On est en pleine nuit et la forêt est totalement musicale. C’est le moment où elle s’exprime le plus fort. Et paradoxalement, c’est le moment où l’on ne voit rien. Le son joue le rôle d’un regard super puissant avec une acuité incroyable. Qui va parler, qui va se dévider le long d’une branche, qui va faire exister un buisson. Il y a quatre étages dans les forêts primaires. Il y a donc des mares à 60m de haut dans des bromélias où vivent des grenouilles qui ne descendent jamais à terre. Tu as les grenouilles qui vont faire exister le cimier. Et tu as les singes nocturnes qui vont faire exister une autre partie de l’arbre. Pareil pour les chauve-souris. On dit qu’elles sont silencieuses mais moi j’entends une part de leur cri. Les animaux sont là pour dévoiler la forêt, pour la décrire. L’arrivée de la pluie dont on parlait, est annoncée par les oiseaux qui la commentent. Ma dernière découverte, ça a été ces discours d’oiseaux, ces commentaires après une rafale de vent. Tu sens que c’est directement lié à ce qui vient de se passer. C’est commenté par les oiseaux, c’est commenté par les singes. Il y a immédiatement une réponse, comme un dialogue constant.
Là on est parti très loin, et on rêve un peu, mais est-ce que tu sens la même chose, chez toi en Ardèche ?
Oui, même si çà va être beaucoup plus éteint, beaucoup moins riche. Mais çà marche de la même façon. Quand je vais chercher une bûche, je sais immédiatement si les chasseurs sont là, je l’entends. Le son qui devient grave. Le son qui retient son souffle. L’attention s’entend.
Je me souviens très bien de notre désarroi, en voulant enregistrer ta forêt, sans avoir regardé le calendrier. La forêt se taisait. Normal, nous n'avions pas remarqué que l’on était à une semaine de l’ouverture de la chasse et que cela se racontait déjà dans la forêt.
J’ai eu une expérience terrible et bouleversante. Tu as vu Toby, et Toby est un chasseur, un prédateur redoutable. Un jour où je n’étais pas trop loin de la forêt intacte, je me suis mise à entendre un cri, quelque chose que je n’avais jamais entendu. Ça m’a pétrifiée parce que je sentais que c’était une souffrance incroyable. Mais je ne savais pas ce que c’était. Je n’arrivais pas à identifier quel animal pouvait lâcher un cri pareil. C’était, d’abord déchirant, puis un peu plus faible, et ça revenait par saccades. Guidée par le son, j’ai commencé à chercher, et j’ai vu mon chien venir vers moi. J’ai compris qu’il s’était passé quelque chose de terrible. Il ne voulait plus bouger, alors j’ai compris qu’il avait fait une connerie. J’ai commencé à fouiller. Je voulais savoir d’où venait ce son, mais je ne l’entendais pratiquement plus. Et dans les ronces, j’ai trouvé un bébé faon qui avait déjà été pratiquement dévoré sur pattes par mon chien. La mère avait du partir et les faons ont l’habitude, en cas de danger, de s’aplatir, de se terrer. Il a fait cette erreur et le chien en a profité pour l’attraper. Le chien aurait pu passer à coté, mais le chien l’a vu. Et le cri que j’ai entendu, c’était l’appel du faon à sa mère. C’était presque humain. C’était d’une tristesse incroyable. Ça, c’était une expérience très forte que j’ai vécue à La Raze.
La Raze, c’est là où tu écris ?
Oui. Pour rattacher cette écoute à mon travail d’écrivain…
Je travaille sur l’histoire d’un vieux guérisseur qui est aussi le protecteur d’une forêt intacte. Il est âgé, et doit lutter avec les moyens qu’il a, c'est-à-dire ses chants et ses visions, contre une multinationale qui parvient à faire le crime parfait. Faire le crime parfait, ça consiste à polluer sans que cela se voie, puisque les eaux polluées sont rejetées dans les rivières ou à la surface de la terre. Mais comme on est dans un endroit extrêmement humide, il va toujours y avoir un arbre, toujours le même, qui va réussir à supporter le pétrole. Donc pour les gens qui passent rapidement, il va toujours y avoir cette même race de fougères, et cette même race d’arbre, qui appartient à la famille du balsa. Mais il ne va plus rien y avoir d’autre. C'est-à-dire qu’on va voir quelque chose de vert, mais il n’y aura qu’une seule sorte de feuilles. Le crime parfait ; les cosses vides… Qu’est-ce qui permet de faire la différence ? C’est le son. On peut tromper le regard, on ne peut pas tromper l’oreille. On peut passer en voiture devant cette forêt profanée, cette cosse vide où plus rien ne vit, où plus rien ne vibre. Mais quand on y est, il n’y a plus rien, plus de chants d’oiseaux, ou juste un peut-être. Il n’y a plus cette réponse. Il n’y a plus ce tissu. Je sens qu’il y a un véritable enjeu à ne pas se faire avoir sur ce qu’est le vivant, pour pouvoir mieux le défendre. Certains sont en train de vider les mots de leur chair. Que veut dire le mot forêt quand on est face à un endroit comme çà ? Un monsieur qui avait perdu tous ses cacaos parce que les pétroliers les avaient tués, me disait : j’habite dans une forêt fantôme. On veut nous faire croire que la vie est encore là, mais tout est éteint. Et c’est le son qui le dit. C’est le son.
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Ce blog éphémère a été publié du 11 au 22 janvier 2016, durant la semaine du son sur le site de l'AFSI et celui de Jean-Marc à la rubrique : Mon Carnet de Rencontre
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