Rencontre avec le collectif Ielles Son
A une époque où émergent (enfin!) les thématiques d'inclusion et de lutte contre les violences sexistes et sexuelles, l'AFSI a rencontré le collectif Ielles Son. Inspiré par des démarches comme celle du collectif "Femmes à la caméra", ce groupe de techniciennes du son tente de donner aux problématiques des femmes de nos métiers, mais aussi des minorités de genre en général, toute l'importance qui leur revient.
Lucie Marty et Guillaume Valeix de l'AFSI ont rencontré Flavia Cordey, Valentine Gelin, Laura Chelfi et Clara Zilliox du collectif. Compte-rendu de Clara Zilliox.
1/Présentation générale
Certains membres du collectif sont adhérents à l’AFSI (Association Française du Son à l’Image).
Tour de table et présentation des présent.e.s : Guillaume est chef opérateur du son (fiction et documentaire), Lucie est perchwoman en fiction. Flavia est cheffe opératrice du son fiction et documentaire, Laura est cheffe opératrice du son et fait aussi de la post-production, Valentine est cheffe opératrice du son également et Clara Zilliox est seconde assistante son.
2/Présentation des différentes structures
Collectif ielles SON : Notre objectif en tant que collectif est de créer du lien, se sentir en confiance et plus légitime.
L’envie de créer le collectif ielles SON est aussi né d’un sentiment de malaise avec certains ingénieurs son de « la vieille génération ». L’idée de cette rencontre est de permettre de mettre les choses au clair.
Le collectif IELLES SON comprend différents groupes de travail :
- Violences sexistes et sexuelles (VSS)
- Partage de savoir faire / expériences
- Conditions de travail / syndicats
- Communication et réseaux sociaux
- Création d’un annuaire
On parle de notre passé et présent au sein des écoles, où il y avait tout de même une mise en retrait des femmes parmi les promos, qui sont en grande minorité.
Une idée du collectif ielles Son est de proposer, peut-être, via des dialogues avec réalisateurs.trices et chef.fe.s op, une place du son moins cloisonnée sur les plateaux, une pensée beaucoup plus collective du son inter-département.
La mentalité « à l’ancienne » est en train de changer, d’évoluer, même si elle est toujours présente sur le plateau. Cet ancien temps où il faut « tester » les femmes sur le plateau, savoir ce qu’elle valent avant de les considérer à leur poste.
Lucie soulève l’idée de l’annuaire, qu’elle trouve très pertinente. C’est toujours en cours de réflexion sur la faisabilité en termes de support et de RGPD.
Le Collectif a déjà une page Facebook : https://www.facebook.com/groups/940785550633112. Il compte 29 membres.
A ce jour, le collectif compte 46 membres (abonné.es à la liste de diffusion), dont 10 membres au sein du groupe d’organisation.
Flavia présente l’outil du Discord pour fluidifier les échanges et les discussions au sein des groupes de travail.
Nous n’avons pas tant de cheffes opératrices du son dans le collectif ielles Son. Créer un réseau solidaire d’entraide sur les thématiques qui nous concernent, faire en sorte que ces entraves se dissolvent.
Le fait qu’il y ait un endroit où on se pose des questions et qu’il puisse y avoir des réponses semble vraiment une nécessité.
Est évoqué le collectif Femmes à la caméra, qui a inspiré la création du collectif IELLES SON.
Il faudrait que les minorités ( pas seulement de genre ) aient plus accès aux mondes du plateau.
L’AFSI : C’est une association professionnelle regroupant des technicien.ne.s du son à l’image, a un annuaire de technicien.ne.s membres accessible via leur site internet, dans une fenêtre privée réservée aux membres. La partie internet est gérée par des bénévoles.
Quand ils ont besoin d’un endroit où se réunir, ils sont souvent accueillis par la CST. Pour les ateliers, ils louent parfois des salles, ou bien des écoles prêtent leurs locaux en échange d’un accès à l’événement pour leurs étudiant.e.s.
L’annuaire de l’AFSI sert surtout aux membres pour communiquer entre eux.elles, faire des passerelles entre montage son / mixage / prise de son, car le cloisonnement au sein de la chaîne du son existe aussi. C’est une manière, via les ateliers, les soirées et évènements, de se rencontrer et de discuter.
Par exemple, il y a eu un atelier sur les HF longues distances, notamment par un ingénieur R&D de chez Tapages et Nocturnes, qui participe à la prise de son de l’émission Fort Boyard ; son expertise a été utilisée sur un long-métrage en fiction. L’atelier est disponible sur le site de l’AFSI (accès via membre).
Le dernier atelier, sur le son dans le film d’animation, a été très intéressant mais il fallait une salle adéquate pour les projections.
L’association (AFSI) change, les retraités ne peuvent pas siéger au CA. L’idée est que les membres soient représentatifs de la vie active réelle.(note 1)
Le monde du docu TV est assez «à part », c’est assez réducteur de parler du son juste par le biais des gens de la fiction, donc Guillaume de l’AFSI espère que, via le collectif, les gens qui travaillent dans le documentaire puissent être plus visibles.
Guillaume explique qu’il ne se sentait pas légitime à l’AFSI car il ne faisait pas de long-métrage, mais l’AFSI est un outil. L’idée est d’utiliser cet outil, vu que c’est une association assez importante, pour faire ce qu’on a envie de faire. L’AFSI a du mal à trouver des personnes qui s’impliquent vraiment dans l’association, et recherche de nouvelles personnes.
Les gens influents dans les bureaux de l’AFSI, David Rit, Pierre-Antoine Coutant, Emmanuelle Villard sont plutôt des gens « progressistes », inter-asso, l’idée du collectif les enchantent, et ils ont tout de suite voulu une rencontre. Pierre-Antoine a l’idée de développer des entretiens narrant les relations entre chefs op son et réalisateurs, cela peut être une piste pour le collectif.
Il ne faudrait pas voir l’AFSI comme une association « carriériste », mais plutôt un réseau d’échange. L’AFSI fonctionne par ses membres, qui sont vecteurs de nouvelles idées, films, ateliers. Le fait d’être à l’AFSI permettrait de proposer de nouvelles choses.
Erwan Kerzanet relaie beaucoup l’accès à la formation sur les VSS (violences sexistes et sexuelles). Il a écrit un article sur l’AFSI pour présenter l’association Divé+.
Tout le monde peut écrire des articles à l’AFSI, permettant de mettre en valeur des causes qui nous intéressent. Cela peut faire évoluer les choses, permettant peut-être davantage de visibilité.
L’AFSI s’est aussi battue pour d’autres thématiques, par exemple pour rehausser le salaire du poste de second en cinéma (et créer l’intitulé du poste). Il est important de redonner une force aux syndicats via tous les événements sociétaux, pour la nouvelle génération.
Le collectif 50/50 aimerait organiser une table ronde avec l’AFAR et l’AFSI.
—> Utiliser le site de l’AFSI pour pouvoir diffuser le communiqué de presse du collectif une fois celui-ci terminé courant de la semaine prochaine (1er juillet max).
Y a-t-il des chiffres, des statistiques sur le pourcentage de chef.fe opérateur.rice, perch.wo.man, 2nd etc… L’AFSI n’en a pas.
Crew united, une site annuaire européen existe, mais ce n’est peut-être pas encore développé et utilisé par le plus grand nombre.
3/ On parle de la dichotomie docu / fiction :
La discussion s’oriente vers les enjeux du switch docu / fiction qui réside surtout dans le rapport aux gens sur le plateau. Par exemple placer les HF est très différent en documentaire comparé à la fiction où il faut équiper des acteurs.
Guillaume parle d’équiper les actrices, il remarque que ça devient complexe. Avant, il y avait que des mecs, c’était comme ça, maintenant certaines comédiennes veulent s’équiper elles-mêmes.
On parle aussi de la méfiance par rapport au micro.
C’est un nœud un peu compliqué le HF et peut-être qu’il y a des choses à faire (écrire des articles, faire des tables rondes, débats etc…).
Il ne faut pas s’insurger quand il n’y a pas lieu de s’insurger, car il y a tellement eu de vilenies que les gens ont tendance à s’insurger plus vite.
Le ou la coordinateur.trice d’intimité / les référent.e.s met une forme de limite, le cadre est posé. Ça permet de libérer la parole et trouver d’autres solutions pour rendre l’espace plus confortable. Guillaume a fait un tournage avec deux référents harcèlement, un homme et une femme.
CONCLUSION DE LA RENCONTRE :
Membres de l’AFSI et membres du Collectif IELLES SON présents sont favorables au rapprochement de nos 2 structures dans une forme d’entraide et de passerelle.
- Note rectificative. Pour être totalement exact, il a été décidé lors de la création de l'AFSI que pour être membre de plein droit, et donc éligible au CA, " le candidat devra être en activité". Cette disposition statutaire - article 8 - a toujours existé et n'est pas le résultat d'une évolution de l'AFSI. L'idée de départ, qui est donc toujours valable, est d'éviter que l'AFSI ne devienne une association de représentants de « la vieille génération » et reste la plus en prise possible avec la réalité de l'exercice de nos professions. Note rédigée par Pierre-Antoine Coutant, président de l'AFSI.
- Pour aller plus loin, à lire également : l'AFSI, une jeune adolescente
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