La synchronisation au clap
Tutoriel de la synchronisation facile.
Dans le sillage des tournages en DSLR (Digital Single Lense Reflex ou appareil photo numérique reflex) et l’emploi d’enregistreurs multipistes la synchronisation des rushs son et image est revenue sur le devant de scène.
Mais sortie de son milieu d’origine, c’est à dire le tournage de fiction ou documentaire en pellicule, on regarde parfois le clap comme une survivance de la sorcellerie. Pourtant, une fois que vous aurez acquis les réflexes du clap, vous trouverez que c’est un jeu d’enfant.
Nous allons donc expliquer ici comment faire rapidement de la synchronisation au clap.
Les avantages
Le clap est un outil simple, peu couteux, qui fonctionne dans n’importe quelles conditions météorologiques, sous n’importe quelle latitude et qui demande, comme seule énergie, de l’huile de coude. Chose incroyable, même en oubliant le clap dans son matériel, vous pouvez claper avec deux mains ou une main contre le micro, ou tout autre objet qui voudra bien faire un bruit sec quand on tape dessus.
Si vraiment le fait que du hardware puisse fonctionner sans software ni batterie risque de provoquer chez vous un infarctus, il existe des claps électroniques sur iphone ou ipad. Il n’est pas nécessaire de mettre votre santé en danger pour utiliser un clap !
Description du clap
Le clap est constitué d’une partie mobile qui vient frapper une partie immobile. Ce faisant la partie mobile cesse de bouger et génère au même moment un bruit d’impact : «Clap». Ces deux parties sont zébrées en noir et blanc, recto verso, pour repérer facilement l’image précise de l’arrêt du mouvement.
Sur un clap à la française les zébrures sont en bas. Une partie généralement translucide, afin d’être rétro-éclairée surmonte les zébrures. On peut y inscrire des annotations relatives au tournage et au plan avec un feutre effaçable.
Sur un clap à l'américaine les zébrures sont en haut et les annotations en dessous.
Les claps virtuels électroniques (iphone, ipad) reproduisent le même environnement. La fermeture des parties zébrées fait apparaître une couleur sur tout l’écran le temps d’une image et génère l'émission d’un bruit. Comme sur les claps dits électroniques certains logiciels affichent un code temporel qui se retrouve figé au moment du clap.
La synchronisation
A L'IMAGE :
Repérer l’image sur laquelle le clap est fermé.
Marquer cette image avec un repère
AU SON :
Repérer l’image où on entend la fermeture du clap, reconnaissable au pic sur la forme d’onde.
Marquer cette image avec un repère.
SYNCHRONISATION DES DEUX :
Faire correspondre les 2 repères sur la Timeline.
Lier le fichier image avec le fichier son.
Le son et l’image sont dorénavant synchrones.
Pas obligatoire mais fortement conseiller, remettre les 2 fichiers synchrones dans un nouveau chutier de rushs synchrones.
En multi-caméra, si les caméras ont un même TC, la synchronisation d'une seule caméra devrait suffire pour l'ensemble des prises. Pour la, ou les caméras suivantes, une simple vérification du clap sera uniquement nécessaire.
Le langage du clap
Le clap doit être fait après que la caméra demande «annonce» ou «clap»
Par habitude, c’était pour économiser de la pellicule, on annonce le numéro du plan au son puis on ferme le clap. L’important est de ne pas faire les deux en même temps. Le bruit du clap doit être le plus audible possible. Eviter de faire aussi l’annonce bien avant le clap, sauf si vous cherchez délibérément à ce que le monteur attrape un nervous breakdown.
Un clap «français» est censé être fermé une seule image, il faut le ré-ouvrir juste après l’avoir fermé. Avec un clap à l'américaine il est simplement ouvert puis fermé.
En début de plan, le clap se tient à l’endroit de façon lisible. En fin de plan on retourne le clap à l’envers tout en annonçant au son «clap de fin» au début de la prise. Simple et pratique, ça évite de s’embrouiller en recherchant le clap au son ou de chercher un rush image qui n’existe pas après le clap.
Pour un plan muet le clap reste fermé. On y inscrit les indications suivantes :
MOS (Mit Out Sound), ou MUET ou M
En fiction les annonces sont assez codifiées et données par la scripte, mais en reportage ou documentaire l’imagination est au pouvoir.
En général un numéro de plan ressemble à :
23/3 pour la partie «séquence» ou «scene» (en anglais).
On prononce 23 sur 3, où 23 est le numéro de séquence et 3 le numéro de plan.
On peut aussi rajouter le numéro d’un épisode et arriver à la notation suivante :
51423/3 et on annonce 514.23 sur 3
Pour les numéros de prise on inclémente simplement en n+1 dans la partie «prise» ou «take».
Dans la numérotation traditionnelle des plans en fiction, celle-ci est censée refléter l'ordre du montage. C'est un gain de temps pour la post-production et le reflet de la volonté du réalisateur. Aujourd'hui, dans la pratique, avec l'accélération des rythmes de tournage ou le report des décisions de réalisation en post-production, on utilise une numérotation simplifiée. On suit tout simplement l'ordre du tournage. Le montage construit ensuite le puzzle et remet les plans d'une séquence dans le bon ordre. L'accès aux rushs est aussi grandement facilité sur ordinateur par rapport à l'époque de la pellicule.
Enfin les lettres P.U signifie Pick Up (une partie seulement d’un plan) et le R indique un retake.
Des alternatives ?
Des assistants logiciels de type PluralEyes ou la fonction synchronisation dans Final Cut Pro X peuvent accélérer la synchro. Le logiciel compare les formes d’ondes du fichier son avec le son témoin de la caméra. Attention toutefois de ne pas faire une synchronisation désynchrone. En effet, à moins d’envoyer le son en témoin sur la, ou les caméras, la distance entre le micro cam et celui de la perche son peut être importante, à fortiori encore plus avec un micro cravatte. Cette distance induit un déphasage, c'est à dire une différence de temps entre les deux sons. Sans compter que certains appareils, typiquement le Canon 5D à ses débuts, n’enregistrent pas le son synchrone avec l’image (le temps de traitement de l’image numérique est beaucoup plus long que celui du son). Vous pouvez cependant utiliser ces logiciels et faire un rapide contrôle du clap afin de s’assurer que la synchro est correcte.
Parfois on cherche à automatiser complètement la synchronisation en pensant qu’un time code suffira et on supprime le clap. On met alors en place une usine à gaz gourmande en énergie et en poids (sur la caméra ou le DSLR et le son). Fatal error ! Le time code n’est pas un signal de synchro pour les machines numériques son ou image. Les machines ne sont pas asservies par le TC et le code temporel dérive. Sachez aussi que les caméras vidéo n’enregistrent pas le time code de façon synchrone, le décalage peut être d’une à plusieurs images en fonction du modèle et du fabricant. Les variations changent durant dans la journée.
La meilleure et la plus simple garantie de bien synchroniser reste donc de faire un clap. Ne supprimer pas le clap, surtout maintenant qu’il n’a plus de secret pour vous. C’est simple, rapide efficace et ça respecte l'environnement. Que demander de plus ?
Où trouver son clap ?
Les claps translucides professionnels sont disponibles à la ciné-boutique de TSF et à la boutique chez ALGA-Panavision.
Les claps électroniques avec affichages de TC sont disponibles à la location.
Il est possible de télécharger des claps virtuels pour ipone et ipad, de 1,79 € à plus de 21,00 €
(Certaines versions sont peut être disponibles dans un autre OS)
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